Extraits de Planète Yoga

Jeffrey Armstrong, maître occidental de sagesse orientale

Qui suis-je?

D’où est-ce que je viens?

Où vais-je?

Comment habiter mon corps en équilibre et en harmonie?

Comment vivre sur Terre de façon responsable?

Le développement de nous-mêmes, c’est la prémisse du yoga. Tout commence avec notre corps dont on est responsable. Pour le yoga, cela se situe entre le bout des doigts et le centre de notre être. C’est la première chose dont on est responsable. Si ce n’est pas équilibré, en harmonie, si ce n’est pas sain, en accord avec la nature, si ce n’est pas stable, si vous ne pouvez pas vous asseoir dans votre corps en y étant à l’aise… c’est ce que signifie, je ne penche ni d’un côté ni de l’autre. C’est comme le niveau des menuisiers. La bulle d’air au milieu est l’objectif du yoga.

Respirez! Et votre esprit change grâce au lien entre l’esprit et le corps. En yoga, ce qui relie l’esprit et le corps, c’est la respiration. Les positions et la respiration nous aident à être à l’aise dans notre corps et à atteindre l’équilibre. Alors seulement on est prêt pour la méditation.

 

Ysé Tardan-Masquelier, directrice de l’école française de yoga

Je crois qu’il ne faut pas chercher à convaincre tout le monde à faire du yoga parce que le yoga correspond à une certaine recherche et que ce n’est pas tout le monde qui a le goût de cette quête. Je n’ai pas connu le yoga d’abord sur le tapis, je l’ai connu d’abord comme une sagesse, une philosophie, ce qu’il a d’abord été en Inde.

Un des secrets du yoga est qu’il soulage la peur de mourir.

Le yoga c’est une sagesse et n’est pas une religion. Le yoga ne demande pas qu’on croit quelque chose, mais on te demande de marcher pas à pas dans cet espace intérieur où tu chemines à travers ton corps et ton esprit, vers une certaine forme de libération. (…) C’est comme une route vers soi qui passe par une série de portes qui sont à la mesure de nos résistances, qui sont à la mesure de nos ignorances. Chaque fois il y a des verrous et il y a des portes qui s’ouvrent si le travail se fait. Dans le yoga, la sagesse passe par le corps

Ce sont ceux qui souffrent qui peuvent le plus profiter du yoga. Mais qui sont ceux qui souffrent? Tout le monde! Tout être qui est sur Terre fait l’expérience de la souffrance. C’est ce que dit le bouddhisme et la réaction des occidentaux c’est de dire : Ah! Mais c’est terriblement pessimiste. Mais dans la pensée indienne, ce n’est pas une raison de se désespérer. C’est juste que C’EST la condition de l’être humain. Ils ne se racontent plus des histoires, donc ils touchent une vérité et parce qu’ils touchent une vérité, ils sortent de l’illusion des choses et de l’illusion sur eux-mêmes et alors ils ont une chance de découvrir autre chose.

Le yoga en tant que sagesse, c’est l’apprentissage du détachement, et le détachement suprême, c’est accepter de mourir. Dans le simple fait de respirer, les yogis ont trouvés l’expression la plus spontanée de ça. On expire, on rend le souffle et donc on meurt à quelque chose et on est régénéré ou on revit avec une inspiration.

Aujourd’hui en occident avec la méfiance envers les religions et aussi les spiritualités, on a délaissé nos rites et on se trouve dans un état de vide. Une discipline comme le yoga permet peut-être de retrouver le sens du rite.

 

Sraddhalu Ranade

L’Orient a mis tout l’accent sur la réalisation spirituelle, sans tenir compte ni de la vie ni de la matière. L’Occident, lui, a mis l’accent sur le développement matériel en oubliant la vie intérieur et spirituelle. Avant les 300 dernières années, l’Orient et l’Occident possédaient chacun le matériel et le spirituel. Cette spécialisation représente l’ultime réconciliation que la nature prépare en vue de son évolution. Elle a engendré ces deux extrêmes qui doivent maintenant se rejoindre. En Occident il y a une quête de ce qui procure la satisfaction véritable, car tout ce qui est matériel ne suffit plus. On assiste à un retour vers l’Orient. Mais en Orient, malgré une satisfaction intérieure profonde, on est insatisfait de l’extérieur. La vie ne devrait pas si pénible, si mal organisée ou sale. On tente donc de se retourner vers l’Occident pour retrouver le côté matériel.

Dr. Bali

Nous avons environ 40 000 pensées par jour, dont 90% sont les mêmes le lendemain. Et 90% sont des pensées négatives. Avec elle, impossible de créer des énergies positives, une énergie pour guérir. Quand guérit-on le mieux? Dans le sommeil profond. Parce que le mental n’intervient pas dans le processus. C’est ça la condition humaine. Nous sommes trop occupés à agir, penser et devenir. Le yoga nous ramène à l’état d’être, ici et maintenant.

 

Une élève du Dr. Bali, atteinte d’un cancer

(…) au premier cours de Dr. Bali, la seule chose que j’ai fait c’est respirer et pleurer. C’est tout ce qu’on fait dans les premiers cours de yoga. Et ensuite je me suis rendue compte que tout ce que j’avais à faire, tout ce que je pouvais faire c’était respirer. Même les positions, c’est respirer. Parce que quand on est en choc, on oublie de respirer.