Le cycle sans fin du désir

Comme le désir d’être heureux est notre principale préoccupation, nous devons examiner les véritables causes karmiques du bonheur et de la souffrance. Lorsque nous n’obtenons pas les choses désirées, l’envie ne s’arrête jamais, ce qui provoque la souffrance. De même, quand des expériences indésirables nous arrivent, nous sommes pris dans des pensées négatives à ce propos, et cette aversion cause la souffrance. Quand la chose qui nous faisait envie est là, nous sommes satisfaits pendant un moment, mais les nouveaux jouets finissent par nous ennuyer, l’effet de l’expérience agréable se dissipe, si bien que nous voulons recommencer. Le désir monte une fois de plus et tant qu’il n’est pas exaucé, nous ne sommes pas contents. Nous pouvons donc conclure que la satisfaction de nos désirs n’apporte pas un bonheur réel, durable, mais nous garde piégés dans un cycle sans fin de désir et d’insatisfaction.

Le bonheur véritable naît de l’élimination du désir pour les choses que nous aimons et de l’aversion pour celles que nous détestons. Cela ne signifie pas qu’il est mal de vouloir posséder de belles choses et qu’il faut s’en détourner. Nous devons en profiter tant qu’elles durent. Nous avons toutefois besoin de réaliser que le désir même est l’obstacle qui nous empêche de trouver le vrai bonheur et qui nous maintient dans l’insatisfaction. Ainsi, nous pouvons profiter des expériences agréables et des nouvelles possessions, sans nous laisser obséder par l’idée de les acquérir et sans être déçus lorsqu’ils cessent de nous offrir du plaisir. Si des choses déplaisantes arrivent ou si nous n’obtenons pas ce que nous souhaitons, nous pouvons essayer d’accepter ce fait en sachant que tout est impermanent et que tôt ou tard la souffrance changera.

Tiré du livre «Travailler avec le karma» de Gill Farrer-Halls