Le mot qui vient du silence – Karlfried Graf Durckheim

Si la feuille n’a de sa condition de feuille qu’une représentation où elle se distingue de l’arbre, naturellement elle sera effrayée quand viendra l’automne. Elle craindra de se dessécher, de tomber et finalement de devenir poussière. Mais si elle saisit réellement qu’elle est elle-même l’arbre dans sa modalité de feuille et que la vie et la mort annuelle de la feuille font partie de la nature de l’arbre, elle aura une autre vision de la vie. Pour la saisir au fond d’elle-même, il faut de nouveau cette conscience intime où la feuille perçoit sa nature essentielle comme la modalité du tout, modalité qu’elle vit en lui. C’est seulement dans la mesure où dans sa condition de feuille elle se sent elle-même arbre qu’elle tombera sans crainte ni révolte.